Avant toute chose il faut d’abord identifier les différents types de nuages qu’il est possible de rencontrer lors d’un vol en parapente Puy de Dôme car on ne peut pas toujours voler par un magnifique ciel bleu qui d’ailleurs n’est pas forcément gage d’un beau ni d’un long vol, loin de là. Voici donc un petit tour d’horizon pour comprendre dans quelles conditions il est possible de faire du parapente avec des nuages.
Les nuages et leur classification pour le parapente :
Les nuages se répartissent en fait entre plusieurs altitudes (3 tranches distinctes) et en plusieurs formes. La tranche de basse couche est comprise entre 0 et 3000m, la tranche intermédiaire dite Alto se situe elle entre 3000m et 5000m quant à la tranche Cirro, la plus élevée, elle se situe entre 5000m et 8000m.
Les nuages sont également classés suivants leur forme. Il y a deux formes principales à retenir : la forme Cumulus qui ressemble à un chou-fleur et reflète l’activité thermique de la zone et le Stratus, qui lui, s’étale de façon horizontale sur de très grandes distances et reflète avant tout une masse d’air humide.
Sans faire la classification complète de tous les types de nuages il est tout de même possible de citer quelques nuages facilement reconnaissables.
Le cumulus :
C’est un nuage qui se développe en fonction de l’activité thermique au cours de la journée. Il se situe généralement sous les 3000m. D’une petite barbule le matin, il peut évoluer en Cumulus bien marqué qui commence à créer une belle dépression à sa base. Ce petit nuage blanc bourgeonnant est constitué de petites gouttelettes d’eau, signe de condensation et d’un mouvement convectif d’air. Ce sont les thermiques, les fameux courants chauds que tout libériste attend avec impatience et que les crosseurs vont observer et analyser pour définir leur cheminement, descendre le moins possible et sauter d’un nuage à l’autre pour tenter de battre des records comme ce fut le cas en juin 2021 lors du nouveau record de distance en parapente du Puy de Dôme et d’Auvergne.
Le Congestus :
Quand l’activité thermique est intense et que l’air est humide, le cumulus peut alors se développer en congestus, un nuage bien plus imposant dont il faudra se méfier. S’il continue à surdévelopper il pourra alors se transformer en redoutable cumulonimbus.
Le cumulo-nimbus :
Le cumulo-nimbus est un nuage d’une taille considérable qui se développe à la verticale jusqu’à une altitude de plus de 10000m sous nos latitudes et qui est capable d’aspirer l’air environnant à des kilomètres à la ronde. Il est donc important en vol libre de surveiller le développement des différents nuages alentours afin de s’échapper en temps voulu et surtout de ne pas s’approcher de ce type de nuage. Le cumulo-nimbus est sans conteste le nuage de plus dangereux en parapente. A l’intérieur d’un tel nuage les courants ascendants peuvent atteindre 20 m/s, il y a de glace, des éclairs, et ce véritable ascenseur vous projette à une altitude équivalente à celui des avions de ligne où il règne une température de -50°c et où l’oxygène est encore plus rare qu’en haut de l’Everest. Mieux vaut donc éviter ce genre d’expérience.
Les cirrus et autres cirrocumulus et cirrostratus
Apparaissant dans la couche atmosphérique la plus haute, ces différents nuages s’étalent en fine couche à très haute altitude. En forme de voile, de “mouton”, ou de belles trainées dessinant des vagues. Ces nuages d’altitude sont souvent annonciateurs d’un changement prochain de météo. S’ils sont inoffensifs pour le vol en parapente ils ont par contre la mauvaise habitude de masquer le soleil et d’éteindre l’activité thermique et donc les courants ascendants.
Les nimbostratus :
Véritables nuages de pluie, ils s’étalent sur une surface considérable et atteignent généralement toutes les altitudes. Ce sont les nuages gris foncé classiques de pluie qui masque entièrement le ciel et le soleil. Ils empêchent bien évidement toute pratique de vol libre avec une visibilité très faible voire nulle et des précipitations importantes.
Peut-on faire du parapente avec des nuages ?
Il est tout à fait possible de faire du parapente avec des nuages. Que ça soit au beau milieu de cumulus thermiques en été sur fond de ciel bleu ou sous un ciel voilé, il est souvent possible de décoller et de faire de beaux vols alors qu’il y a des nuages. Dès fois même si le soleil n’apparait pas et que le ciel est complètement bouché il est tout de même possible de trouver des conditions de vol plus généreuses qu’avec un ciel bleu immaculé.
Il y a-t-il un risque en parapente avec un ciel chargé de nuage ?
Niveau sécurité la règle la plus importante pour voler en parapente avec des nuages est de toujours conserver une bonne visibilité et de ne jamais rentrer à l’intérieur. Donc tant que la zone entre le décollage et l’atterrissage est dégagée, il est possible de voler. Les sensations de voler les pieds dans les barbules et d’ailleurs assez incroyable.
Le phénomène d’aspiration du nuage en parapente.
Lorsque le soleil chauffe le sol, des phénomènes de convection, d’évaporation puis de condensation entrent en jeu pour former des nuages de type cumuls qui grossissent au cours de la journée. Quand ces courant chauds deviennent très importants, le petit cumulus peut vite se transformer en un nuage plus puissant comme le congestus ou le fameux cumulonimbus qui monte à des altitudes phénoménales. En parapente on peut donc exploiter l’aspiration des petits cumulus pour passer de nuage en nuage facilement et rester en l’air le plus longtemps possible mais quand le cumulus commence à se transformer il est alors temps de poser rapidement avant de se faire aspirer dans un nuage beaucoup plus massif.
Qu’est-ce qu’un nuage orographique ?
Vous l’aurez peut-être déjà remarqué, le Puy de Dôme est régulièrement coiffé d’une petite casquette nuageuse qui parait immobile, toute belle et délicate. Il n’en est rien !
Ce nuage orographique est signe d’un vent fort qui force l’air à suivre l’obstacle important que représente le Puy de Dôme. Le mouvement ascendant fait saturer l’air formant ainsi le nuage. En replongeant derrière l’obstacle la vague désature et le nuage disparait. Le nuage orographique et donc en fait en permanence régénéré par ce vent fort, trop fort pour nos petites ailes. Un nuage orographique est donc un nuage induit par le relief et un vent fort.
Voilà donc un petit tour d’horizon des différents nuages que l’on peut rencontrer en parapente avec certains desquels nous aurons plaisir à voler et d’autres où il nous faudra tout simplement patienter… Tel est le rôle aussi du moniteur de parapente : analyser le bulletin météo et les conditions sur le terrain en temps réel car souvent ce n’est pas parce que la météo annonce un ciel nuageux que les conditions de vol seront mauvaises, bien au contraire.