Si les deux sports utilisent une voile pour planer dans les airs, les deux activités sont pourtant bien différentes aussi bien au niveau du matériel que des sensations procurées ou encore que de leur façon de s’envoler dans les airs. Voici donc un petit tour d’horizon permettant de bien comprendre les différences entre le parapente et le parachute.
D’un point de vue historique le parachute est bien antérieur au parapente qui finalement n’a vu le jour qu’à la fin des 1960 alors que le premier saut en parachute date, lui, de 1797. Le parapente est en fait une évolution du parachute apparue au moment où les parachutistes cherchaient à s’entrainer à l’atterrissage de précision à moindre frais. En modifiant les voiles de parachute à caisson ils découvrirent alors qu’il était possible de monter au sommet d’une montagne en voiture et de décoller en courant plutôt que de monter en avion jusqu’à une altitude de 2000 à 3000 mètres. Depuis, le matériel de parapente n’a cessé de se perfectionner avec toujours plus de sécurité passive et des performances en vol plané toujours plus poussées.
Différences majeures entre les deux activités :
En parachute on saute dans le vide avec la voile compactée dans un sac fixé sur le dos. On tombe ainsi en chute libre pendant un certain temps, durée qui est fonction de l’altitude du saut. Au moment opportun on active la poignée d’ouverture et le parachute se déploie rapidement et stoppe la chute libre. Le saut se transforme alors en vol plané jusqu’au sol pour un atterrissage plus ou moins doux.
En parapente on décolle la voile déjà gonflée au dessus de la tête. Pour se faire le pilote court dans la pente pour gonfler l’aile et lui donner de la vitesse. Une fois la vitesse minimum atteinte l’aile offre une portance suffisante pour soulever le pilote du sol. En conditions aérologiques calmes le parapente descendra inexorablement en douceur jusqu’au terrain d’atterrissage mais en conditions thermiques le parapente pourra reprendre de l’altitude. C’est ainsi que les pilotes de cross peuvent parcourir des distances incroyables sans aucun moteur tels des oiseaux à l’image du record de France de distance de 463 km du 23 avril 2024.
Le matériel de parachutisme :
Le matériel de parachutisme se compose tout simplement d’une voile, d’un harnais et de suspentes pour raccorder les deux éléments. A cela s’ajoute un parachute de secours en cas de problème lors de l’ouverture de la voile principale ainsi que d’un glisseur qui permet de temporiser l’ouverture et le freinage lors de la chute libre. On peut ajouter à cela des accessoires comme un casque et des lunettes pour se protéger du vent et d’un choc éventuel lors de l’extraction de l’avion ainsi qu’un altimètre pour suivre la chute et savoir quand ouvrir le parachute. La voile de parachute peut être ronde ou bien rectangulaire.
Le matériel de parapente :
Le matériel de parapente est constitué d’une voile allongée assez rectangulaire, d’une sellette dans laquelle on s’assoie et de suspentes pour relier les deux éléments. On ajoutera à cela un parachute de secours en cas de problème en vol sur la voile principale. En option on peut ajouter un accélérateur au niveau des pieds pour gagner en vitesse dans certains cas. La sellette classique peut également être remplacée par une sellette cocon dans laquelle on se retrouve davantage couchée ce qui limite la trainée et augmente les performances en plané du parapente. Côté accessoires on peut ajouter un casque et des lunettes et un vario altimètre qui permet non seulement de connaître son altitude instantanée mais aussi de savoir si on descend ou si on monte ! Et oui le parapente fonctionne dans les deux sens.
Au final quelles sont les sensations de ces deux activités ?
Malgré leurs similitudes ces deux sports procurent des sensations très différentes.
Lors d’un saut en parapente on saute de l’avion et on tombe en chute libre à une vitesse proche de 200 km/h durant une durée de 50 secondes. Pendant ce laps de temps on ressent une sorte d’apesanteur qui s’arrête soudainement quand le parachute s’ouvre. L’ouverture stoppe assez violemment la chute libre malgré la présence du glisseur. La phase du vol plané est elle bien plus douce jusqu’au retour au sol.
Lors d’un vol en parapente, on ne ressent pas cette notion de saut dans le vide ni d’ouverture violente. On a plutôt l’impression de courir dans la pente face au vide mais on découvre rapidement que le parapente vous emporte vers le haut avant même d’avoir atteint l’extrémité de la zone de décollage. On se retrouve alors en train de planer dans les airs comme dans un hamac ou sur une balançoire. Le vol en parapente est ainsi beaucoup plus contemplatif qu’un saut en parachute qui, lui, fait la part belle à l’adrénaline.